Santé du lac

Rapport du comité sur la santé du lac
Septembre 2025
Le point sur les espèces envahissantes au Pemichangan
À l’automne 2024, le conseil d’administration de l’ALP a rencontré le Dr Claude Lavoie (Université Laval), grand expert québécois en matière de myriophylle et d’autres espèces envahissantes. Lui et ses collègues biologistes du RAPPEL (Regroupement des associations pour la protection de l’environnement des lacs et des bassins versants) nous ont répété haut et fort le même message : si nous voulons vraiment protéger la santé du Pemichangan, il faut absolument donner la priorité à la prévention de l’introduction d’autres espèces envahissantes encore plus menaçantes que le myriophylle.
Le myriophylle
L’ALP a beaucoup appris de ces experts, bien plus que ce que nous pouvons expliquer en quelques lignes, mais voici en gros les points à retenir au sujet du myriophylle :
– Bien que très gênant et désagréable, la présence du myriophylle n’est pas en soi une catastrophe écologique pour le lac.
– Une fois que le myriophylle s’établit dans un lac, il est impossible de s’en débarrasser complètement, et les méthodes éprouvées pour le réduire sont complexes, très coûteuses et nécessitent des efforts annuels continus. Pour un lac de la taille du Pemichangan, les coûts initiaux dépasseraient probablement 10 millions de dollars, auxquels s’ajouteraient des coûts annuels supplémentaires d’environ 20 000 dollars si on voulait continuer de l’enrayer.
La moule zébrée et le cladocère épineux
La moule zébrée et le cladocère épineux sont toutes deux des espèces envahissantes qui se rapprochent de notre région et qui auraient des répercussions négatives très graves et importantes sur le lac, ses populations de poissons et toutes les autres espèces qui dépendent de ces poissons comme source de nourriture. Contrairement au myriophylle, ces espèces constitueraient des catastrophes écologiques pour le lac.
La composition chimique de l’eau du lac, riche en calcium, la rend très vulnérable à la moule zébrée. À quoi ressemblerait une invasion de moules zébrées? Celles-ci colonisent les rives rocheuses et les échelles des quais et sont si coupantes que les gens doivent porter des chaussures de protection pour sortir de l’eau. Les moules zébrées recouvrent également le dessous des embarcations et des quais, ainsi que les tuyaux d’alimentation en eau, qu’elles finissent par bloquer complètement. Plus important encore pour la santé du lac, elles dégradent les micronutriments du lac à un point tel que la plupart des poissons et autres espèces aquatiques meurent.
Le cladocère épineux, lui, se reproduit rapidement et a peu de prédateurs. Malgré sa petite taille, il peut modifier considérablement les communautés de zooplancton, en réduisant leur nombre et en provoquant la disparition de certaines espèces. Cela peut entraîner une surproduction d’algues microscopiques, l’eutrophisation (surcharge nutritive entraînant un déséquilibre écologique) du lac et un déclin important des populations de poissons.
Le lavage de TOUTES les embarcations (y compris les kayaks, les planches à pagaie et les canoës) est ESSENTIEL!
Il faut laver soigneusement TOUTES les embarcations qui proviennent d’autres plans d’eau. C’est le SEUL MOYEN d’empêcher que des espèces indésirables envahissent le Pemichangan.
Stations de lavage : Nous disposons désormais de stations de lavage de bateaux à Lac-Sainte-Marie et à Gracefield. C’est un bon début dans notre lutte contre les espèces envahissantes, mais maintenant il faut à tout prix les utiliser. Informez vos amis, vos voisins et vos invités de l’importance du lavage de leurs embarcations. Remerciez votre municipalité d’avoir installé la station de lavage, mais demandez-lui d’améliorer la signalisation, de mener davantage d’actions éducatives et de renforcer l’application de la réglementation. La santé à long terme du lac et de toutes les espèces qui y vivent en dépend. Il appartient à chacun d’entre nous, ainsi qu’à nos administrations municipales et provinciales, de prendre la question au sérieux. Tout le monde doit faire sa part.
Comme on l‘a appris avec le myriophylle, il vaut mieux PRÉVENIR que guérir en matière d’envahisseurs indésirables au Pemichangan : une fois qu’ils sont là, ils y sont pour rester.
En savoir davantage sur la moule zébrée et le cladocère épineux.
Étude sur les frayères de truites 2025-2026 – Protéger les truites du lac Pemichangan
Notre conversation avec le Dr Claude Lavoie (Université Laval) sur les espèces envahissantes (voir ci-haut) nous a amenés à rencontrer des biologistes du RAPPEL (Regroupement des associations pour la protection de l’environnement des lacs et des bassins versants), coopérative à but non lucratif dont l’équipe multidisciplinaire œuvre à la protection des lacs, des rivières et des milieux humides du Québec.
Les biologistes du RAPPEL ont aidé le conseil d’administration de l’ALP à rédiger une demande de subvention à la Fondation de la faune du Québec, qui a abouti à l’octroi d’une subvention de 20 000 dollars pour étudier l’état des frayères de truites au Pemichangan.
Pourquoi étudier la truite grise? Le lac Pemichangan était auparavant identifié comme un lac à truites, une désignation qui, à l’époque, s’accompagnait d’une recommandation visant à empêcher tout développement des terres provinciales (de la Couronne). La truite grise est une espèce importante car elle est sensible et constitue un excellent indicateur de la santé d’un écosystème aquatique. C’est pourquoi le soutien continu à la population de truites grises reste un moyen important de favoriser la santé globale du lac et de contribuer à préserver le caractère unique du lac Pemichangan.
Dans le cadre de leur étude, les biologistes du RAPPEL se sont rendus au lac fin août et début septembre afin de recenser les plantes aquatiques, y compris le myriophylle, qui entourent les frayères et d’examiner le degré d’envasement et la santé du fond du lac dans ces zones. Leur rapport final (prévu pour le printemps 2026) contiendra des recommandations et un plan d’action visant l’amélioration de la qualité des frayères et de possibles mesures d’atténuation du myriophylle.